L’article s’intéresse aux usages politiques des martyrs libéraux et révolutionnaires dans le royaume des Deux-Siciles au début du XIXe siècle. Il cherche à montrer comment l’âge romantique a vu s’affirmer une culture des martyrs dans l’opposition libérale aux Bourbons, fondée sur le souvenir de la révolution manquée de 1799, puis enrichie dans les années 1840 des victimes de la répression des révolutions successives qu’a connu le royaume. Comme l’illustre le cas des provinces calabraises autour du « moment 1848 », la mémoire des martyrs a été à la fois l’un des supports privilégiés des identités locales et l’un des instruments principaux de la politisation du peuple à l’échelle locale, cristallisant des identités politiques très souvent imprécises. Cet aspect identitaire se maintient au début des années 1850, alors que beaucoup de libéraux sont en exil dans le royaume de Piémont : alors que les martyrs deviennent des pères fondateurs de l’Italie en formation, ils servent surtout à illustrer la supériorité et le primat des Méridionaux dans le mouvement national italien.
@article{7832,title={Une religion politique. Les usages des martyrs révolutionnaires dans le royaume des Deux-Siciles (années 1820-années 1850)},year={2017},author={Delpu,Pierre-Marie},x-language=FR,journal={Revue d'histoire moderne et contemporaine},publisher={Belin},issn={0048-8003},number={64/1},pages={7-31},x-audience={International},x-popularlevel={no},x-peerreviewing={yes},x-abstract_fr={L’article s’int{\'e}resse aux usages politiques des martyrs lib{\'e}raux et r{\'e}volutionnaires dans le royaume des Deux-Siciles au d{\'e}but du XIXe si{\`e}cle. Il cherche {\`a} montrer comment l’{\^a}ge romantique a vu s’affirmer une culture des martyrs dans l’opposition lib{\'e}rale aux Bourbons, fond{\'e}e sur le souvenir de la r{\'e}volution manqu{\'e}e de 1799, puis enrichie dans les ann{\'e}es 1840 des victimes de la r{\'e}pression des r{\'e}volutions successives qu’a connu le royaume. Comme l’illustre le cas des provinces calabraises autour du {<<} moment 1848 {>>}, la m{\'e}moire des martyrs a {\'e}t{\'e} {\`a} la fois l’un des supports privil{\'e}gi{\'e}s des identit{\'e}s locales et l’un des instruments principaux de la politisation du peuple {\`a} l’{\'e}chelle locale, cristallisant des identit{\'e}s politiques tr{\`e}s souvent impr{\'e}cises. Cet aspect identitaire se maintient au d{\'e}but des ann{\'e}es 1850, alors que beaucoup de lib{\'e}raux sont en exil dans le royaume de Pi{\'e}mont : alors que les martyrs deviennent des p{\`e}res fondateurs de l’Italie en formation, ils servent surtout {\`a} illustrer la sup{\'e}riorit{\'e} et le primat des M{\'e}ridionaux dans le mouvement national italien. },x-keywords_fr={mémoires, révolution, Naples, Calabre, martyrs, politisation, patriotisme},url={https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2017-1-p-7.htm},x-domain={shs.art}}